R.O x Konoba, c'est deux artistes belges à part entière, mais également une collaboration qui marche du tonnerre depuis 2016. Avec R.O derrière l'ordinateur et Konoba au micro, c'est une belle alchimie qui se crée. Après un crowdfunding fructueux, le duo est parti en avril à l'aventure pour un projet ambitieux : 10 pays, 10 mois, 10 chansons. Ces 4 premiers mois, ils sont ainsi passés par la France, l'Allemagne, la Pologne et la Roumanie, avec un petit stop à Istanbul et Tbilissi. Changement de programme en août : au lieu de la Grèce, ils font une pause d'un mois en Belgique. Rencontre au BSF avant leur performance.
Ça vous fait quoi de venir
jouer au BSF ?
R.O : C’est très cool, surtout après notre voyage de 4
mois, d’être de retour en Belgique, c’est déjà super, et de jouer sur cette
belle scène, c’est très symbolique, c’est très cool pour nous.
K : Ça fait des années que je viens au BSF et que je
viens voir des artistes sur cette énorme scène et c’était un peu un rêve, en plus
jouer juste devant le Palais royal sur la Place des Palais, c’est un petit rêve
qui se réalise aujourd’hui en jouant là.
Pourquoi vous avez
fait une pause dans votre voyage ?
R.O : Il y a plusieurs raisons, déjà parce qu’on avait
beaucoup de boulot qui s’est accumulé. Pour chaque morceau, on doit faire des
clips et toutes ces choses-là, donc en voyant tout ça arriver, on s’est dit que
ce serait une meilleure idée de se concentrer là-dessus, d’aller à la campagne
pendant un temps, d’avancer sur ces projets et de repartir sur la deuxième
moitié du projet qui est la plus « importante » avec les pays les
plus loin, en ayant tout fait. Et la Grèce, il n’y pas non plus 15 millions
d’opportunités donc l’un dans l’autre on s’est dit, autant se préparer pendant
un mois et repartir de plus belle.
Et c’est ambitieux de
se dire 10 pays, 10 chansons, il faut trouver l’inspiration…
R.O : L’inspiration, il n’y aucun problème !
K : On n’a jamais eu des trous d’inspi’ en fait, on n’a
jamais eu un moment où on s’est posé pour composer et on n’a pas eu d’idée. Si
on sait qu’on a trois jours quelque part et qu’on peut bosser à fond pendant
trois jours, on finit un morceau en trois jours sans soucis. Là où c’est
difficile, c’est l’accumulation de plein de choses différentes : il faut
organiser le voyage au jour le jour, il faut jouer des concerts, il faut
trouver des financements, il faut préparer les mois suivants, l’administration,
la compta… Tout additionné fait que l’agenda est plein en permanence, c’est
hyper intense et on veut aussi un peu profiter du voyage, visiter, faire un peu
la fête... Donc tout ça mis ensemble fait que parfois, c’est même dur de trouver
le temps de composer. Trouver l’inspiration c’est pas le problème, c’est le
temps qui manque.
Quels sont les
moments marquants de ces quatre derniers mois ?
R.O : Waouh, il y en a eu plein…
K : Chaque mois est un peu différent parce
qu’évidemment, on est dans des pays différents, il y a des pays où on est plus
écouté que d’autres, donc on a plus de public, des plus gros concerts, d’autres
c’est beaucoup plus modeste.
R.O : Il y a eu le concert en Géorgie devant 20.000
personnes en tête d’affiche… Le soir, c’était juste incroyable avec tout le
monde qui chantait, c’était fou. Istanbul aussi la veille, c’était la première fois
qu’on allait en Turquie, c’était trop bien…
K : En France où on a commencé le projet, notre tout
premier concert était après 3 jours du voyage. C’était à Lyon, on faisait la
première partie de Fakear devant presque 2000 personnes donc c’était cool aussi
de démarrer sur une belle date comme ça. Il y a eu plein de belles rencontres,
de trucs qui se sont passés, c’est difficile de résumer et de choisir. Après 10
mois, on fera un peu le résumé, on sortira les anecdotes.
R.O : On sortira un livre.
K : Un livre ou un documentaire, je sais pas. (Rires)
Et on supporte
pendant 4 mois d'être tout le temps tous ensemble ?
R.O : Ça fait partie du truc, je pense que quand t’es 4
mois avec une personne, peu importe qui c’est, c’est évidemment compliqué, t’as
besoin de temps pour toi… On est tous les deux des gens qui ont besoin de temps
pour nous aussi, on aime bien être tout seul aussi. Mais ça on le sait, donc je
pense qu’on se laisse l’espace nécessaire. Il y a aucun moment où c’est devenu
oppressant… Evidemment, il y a le stress qui est lié à tout ça, les concerts,
l’organisation…mais pas dans les faits non.
K : Jusque là,
ça va, ça se passe plutôt bien. La clé, c’est juste de bien communiquer et de
trouver des moments pour chacun, parfois on passe quelques jours séparément, on
fait des trucs de notre côté, ou on se repose un peu pour être sûr de garder la forme
et alors comme ça, on peut repartir de plus belle mais jusque là en tout cas
tout se passe super bien.
En Géorgie, vous êtes
super connus, comment ça s’est fait et comment ça se fait que ce soit
particulièrement là-bas ?
K : Ça s’est fait un peu par chance sur internet. On ne
connaît pas vraiment le détail de l’histoire parce que nous, tout ce qu’on voit,
c’est les chiffres qui montent, le nombre de vues, de streams et tout ça sur
internet. Mais après avoir été là-bas deux fois et avoir rencontré des gens,
notre meilleure explication, c’est que des gens sont tombés sur la chanson sur
internet, ils l’ont partagée sur des grosses chaînes Youtube avec beaucoup de
followers, des blogs, des vlogs, puis des radios là-bas ont commencé à passer
le morceau… Donc il y a eu une espèce d’effet boule de neige qui est parti d’un
déclic quelque part, on ne sait pas quel déclic exactement, mais ça a fait
effet boule de neige là-bas.
R.O : On a pensé que c’était peut-être des
influenceurs, mais on ne sait pas trop.
K : Et puis on a concrétisé aussi ce truc qui a démarré
tout seul en allant là-bas et c’est rare que des artistes qu’ils écoutent
beaucoup viennent jouer chez eux donc on a concrétisé tout ça en allant sur
place, en jouant un concert, en rencontrant des gens, en faisant parler de nous
là-bas sur place, du coup ils nous ont réinvité pour le festival et c’est sur
les roues maintenant.
Et R.O, l’Australie,
c’était un choix de ta part, tu voulais absolument y retourner ?
R.O : Oui, c’était incroyable, j’ai fait deux tournées
là-bas, quelques dates quand même et c’était trop fou donc je suis trop excité
d’y retourner et de montrer ce côté-là à Raph’. Ça va être trop cool. C’est un
pays très différent d’ici évidemment, c’est très loin et ça se ressent, tout
est différent là-bas, le mindset et tout, donc ça va être très enrichissant.
C’est vachement différent des premiers pays qu’on vient de faire qui sont plus
européens.
Vous êtes à deux dans
cette aventure, donc ça veut dire que vous êtes R.O et Konoba ensemble et plus
séparés ?
R.O : Ah si, on a nos projets séparés et ça me paraît
évident, comme Le Motel et Roméo Elvis ont leurs projets séparés. On a mis nos
deux noms ensemble par souci de praticité. Créer un nouveau nom… On aurait pu,
mais c’est toujours un peu compliqué. On est contents aussi d’avoir nos
projets. Et quand quelqu’un lit R.O, il sait à quoi s’attendre, quand quelqu’un
lit Konoba, il sait à quoi s’attendre et il peut s’imaginer ce que la chimie
des deux fait.
Konoba : On fait un petit chapitre ensemble et dieu
sait ce qu’il se passera après, peut-être qu’on en fera plus, peut-être que
justement on va repartir chacun sur d’autres projets… Moi je me dis qu’en fait,
c’est comme ça que devraient être les relations, tu vois. Ecrire un chapitre
ensemble, faire quelque chose de chouette, puis repartir chacun de son côté, un
truc comme ça. Eviter toutes les complications plus tard et tout ça… (Rires)
Qu’est-ce qui fait
que ça marche si bien entre vous ?
K : Je crois qu’on est très complémentaires en fait,
musicalement en tout cas. Créativement, on a tous les deux des compétences qui
sont complètement différentes mais qui sont hyper complémentaires et ça c’est
vraiment cool. Et puis humainement aussi je pense, on a tous les deux des
habitudes différentes, des qualités différentes qui, du coup, se complètent
très bien.
R.O : Et puis t’as aussi le drive de faire de l’art, faire quelque chose de bien ensemble. Et quand tu sais qu’on fait des trucs bien, c’est excitant de se dire qu’on va travailler sur un truc, il y a une alchimie qui marche et qu’on est contents d’avoir.